Caroline Afonso «Mes podiums, c’est de la confiance»

Caroline, c’est un très bel été qui s’achève pour vous sur le LET : 8e en Slovaquie, 2e aux Pays-Bas, 3e en Ecosse, 2e en Autriche... Auriez-vous pu rêver mieux ?
Sincèrement, je ne pensais pas arriver à cela au début de la saison. Depuis quatre ans que je suis sur le Tour européen, je n’avais jamais signé de podiums (hormis sur le LET Access, grâce au Generali Tour). Alors, trois podiums dans la même saison, c’est quelque chose qui me donne de la confiance. Je ne suis pas plus que cela "sûre de moi" mais je me dis que je peux y arriver et que le travail fait avec mon équipe paye. Que ce soit avec Philippe Mendiburu, mon entraîneur, avec l’Institut basque de Golf ou avec Jean-Jacques Rivet et Justin Fabre, avec qui je travaille le physique, parfois à Terre Blanche, parfois à Biarritz.

Comment expliquer que ces trois podiums arrivent cette année ?
Ma saison 2011 a mal commencé. Je ne passais pas beaucoup de cuts. On a décidé d’une remise en question totale. Sur la technique, sur les objectifs à atteindre, sur le physique aussi. J’ai perdu onze kilos l’hiver dernier, j’ai travaillé dans un nouveau sens. Et le travail a payé.

Quel fut l’émotion la plus forte de votre saison ?
Le premier podium (2e), à l’Open des Pays-Bas. Je ne m’y attendais pas. J’étais au milieu du tableau, mais plutôt vers la fin, après trois tours. Et puis je sors un -5 le dimanche. Je n’ai vu qu’au trou n°16 que j’étais revenue dans la tête du tournoi. Et je finis par un birdie au 18...

Aux Pays-Bas en août, et encore début septembre à l’Uniqa Ladies Open à Vienne, vous êtes 2e derrière des joueuses comme Melissa Reid, l’Anglaise, et Caroline Hedwall, la Suédoise. Deux joueuses retenues dans l’équipe européenne de Solheim Cup. Vous sentez-vous toute proche de leur niveau maintenant ?
Ces deux filles jouent très bien. Elles ont des victoires en Europe et sont donc capables de gagner partout. Mais oui, elles sont atteignables. D’autant que j’étais 2e à un coup seulement. Je n’y pense pas vraiment de façon aussi précise, je travaille et continue mon petit bonhomme de chemin mais la victoire est possible pour moi aussi.

Et si votre première victoire sur le circuit européen se produisait le 2 octobre, lors de l’Open de France au PIGC ?
Remporter la première victoire d’une carrière «à la maison», cela resterait gravé! Et je me souviens aussi qu’en 2010, où je suis 7e, mon résultat aurait pu être bien meilleur encore... Cela dit, quand j’ai planté le premier tee, j’aurais signé tout de suite pour cette place de 7e. On se sent mieux dans son pays. On est suivies, encouragées, sollicitées, ça fait du bien... Cette année, on verra. Il faut déjà passer les deux premiers tours. Je ne maîtrise pas non plus les scores des autres. C’est ça, le golf. Si la victoire arrive, c’est évidemment un grand bonheur mais on ne peut pas aborder les choses en se fixant sur la victoire seule. Je ne dois pas me dire qu’il FAUT que je gagne. Juste continuer à travailler et jouer coup après coup.

Que pensez-vous du parcours du Paris International Golf Club ?
Il me va comme un gant! Je l’ai joué pour la première fois lors de cet Open de France 2010 et je m’y suis immédiatement sentie très bien. J’adore les parcours qui se déroulent entre les arbres. Il faut taper fort mais en même temps, c’est assez étroit. Et puis la préparation, en 2010, était excellente. C’est vraiment un très beau parcours.
Votre objectif, début 2011, était de finir dans les quinze ou vingt premières du classement européen. Vous êtes actuellement 22e de la Henderson Money List. Satisfaite? Pas tout à fait?
Je peux encore gagner quelques places d’ici à la fin de la saison. J’ai toujours mon driving et mon grand jeu et j’ai progressé au putting. Il me manque encore de la précision dans les attaques de greens et un meilleur wedging. Cette année, j’ai eu la chance de jouer et l’Evian Masters et le British Open. J’ai eu la chance aussi, par mes résultats, de jouer avec de très bonnes joueuses, notamment celles qui évoluent aux Etats-Unis. Et je vois bien que c’est sur ces secteurs là que je dois encore travailler. Et je vais continuer à travailler. Je ne veux avoir aucun regret.

Que pensez-vous que les autres filles du circuit pensent de vous après cette saison? Que vous êtes cette joueuse qui tape si fort dans la balle et drive très loin, qui se met à signer un paquet de podiums et qui peut devenir très très menaçante à l’avenir ?
Mon image? Je ne sais pas... Peut-être que les filles ont cette nouvelle vision de moi... Et c’est vrai que j’ai ces trois podiums maintenant... Mais de là à en parler moi-même. Je suis quelqu’un d’assez réservé. Et je n’aime pas vraiment me lancer des fleurs!